Le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, appelle les acteurs politiques engagés dans les législatives du dimanche 28 avril prochain, au respect de l’article 36 de la Constitution du Bénin invitant les citoyens à œuvrer pour la paix et la cohésion sociale nationale. Il a animé, à cet effet, un point de presse, ce mercredi 23 janvier, au siège de l’institution à Porto-Novo.
Le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, est soucieux de la préservation de la paix, avant, pendant et après les élections législatives du 28 avril prochain. Il attire l’attention des acteurs politiques et de leurs militants sur la nécessité d’avoir à l’esprit, dans leurs actes et dans leur vécu quotidien les dispositions de l’article 36 de la Constitution du 11 décembre 1990. Lequel article stipule : « Chaque Béninois a le devoir de respecter et de considérer son semblable sans discrimination aucune et d’entretenir avec les autres des relations qui permettent de sauvegarder, de renforcer et de promouvoir le respect, le dialogue et la tolérance réciproque en vue de la paix et de la cohésion sociale nationale ». Pour le médiateur de la République, la matière électorale est le domaine par excellence où l’on doit faire montre de mesure, d’équité, d’équilibre, car quelques mots de trop peuvent amener des troubles. Des discours lus ou improvisés peuvent être sources de violences. Des actes peuvent être frappés de démesure. Des paroles qui blessent, des propos qui troublent, des actions qui créent la discorde et donc « écartent la concorde ».
Or, dans la concorde, on doit rechercher la mise en commun, c’est-à-dire une gouvernance politique qui rassemble, qui appelle le cœur à la cohésion nationale. Ainsi, dans la compétition électorale, tout ce qui déborde est inacceptable parce qu’il casse l’harmonie sociale, observe Joseph Gnonlonfoun. « Des discours enflammés d’un candidat peuvent susciter des actions ou des réactions brutales », ajoute-t-il. Le médiateur de la République estime que des messages doivent être délivrés en direction des acteurs politiques pour les inviter à la vigilance et les exhorter à la sauvegarde de l’unité nationale.
Joseph Gnonlonfoun compte aller plus loin. Il envisage de rendre visite dans les prochains jours aux institutions chargées de gérer cette élection, notamment la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale autonome (Céna) ; la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) pour discuter avec elles de leur noble mission. Les institutions doivent tout mettre en œuvre, conformément à la décision Dcc n°34-94 du 23 décembre 1994 de la Cour constitutionnelle, pour que soient honnêtes, régulières, libres et transparentes les législatives du 28 avril prochain, insiste le médiateur de la République. Pour Joseph Gnonlonfoun, son institution ne peut être insensible à tout ce qui a trait à une consultation électorale bien que cela ne relève pas de ses compétences directes. Mais il se sent doublement concerné d’abord en tant que citoyen et ensuite parce qu’il peut y avoir aussi dans ce domaine la mauvaise administration et la mauvaise gouvernance. Des maux dont la résolution relève des attributions constitutionnelles du médiateur de la République qui doit être attaché à la concorde et à la paix sociale, précise Joseph Gnonlonfoun.