Le Cadre de concertation sur la gouvernance au Bénin (Ccgb) était face aux professionnels des médias, ce mercredi 28 juin à la Bourse du Travail. Les échanges ont porté sur la situation sociopolitique du Bénin, notamment la privatisation et la liquidation des sociétés publiques et les licenciements d’agents.
Les privatisations et liquidations décidées par le gouvernement de certains offices et sociétés d’Etat et leurs conséquences sociales étaient au cœur d’un point de presse donné ce mercredi à Cotonou par le Cadre de concertation sur la gouvernance au Bénin (Ccgb). A travers un rappel des différentes décisions prises en conseils des ministres ayant abouti à la privatisation, la liquidation ou la concession des différentes structures concernées, Laurent Mètongnon, président du Ccgb, affirme que le Gouvernement mène une « politique basée essentiellement sur le profit individuel au lieu d’une option en termes de satisfaction des besoins sans cesse croissants des hommes de la communauté ».
Pour lui, le Gouvernement a choisi la solution facile, celle de tout privatiser au détriment de la poursuite des responsables de la mauvaise gestion de ces sociétés. Les entreprises publiques peuvent être gérées sainement et atteindre des performances si les travailleurs élisaient et destituaient leurs propres responsables, préconise-t-il. « Avec la liquidation des entreprises du secteur de développement rural, avec la dissolution de l’Onasa, les pauvres sont dans l’impossibilité de s’acheter des vivriers ; les gens meurent de faim et de consternation », avance-t-il. Selon lui, « La lutte contre les privatisations ne peut être aujourd’hui considérée comme la seule lutte des travailleurs des secteurs concernés. Ces entreprises sont des patrimoines du pays qui permettent son développement ». Il a appelé tous les agents et les usagers de ces structures à la détermination afin qu’ensemble la lutte « pour la sauvegarde du patrimoine national mis en vente à vil prix dont les repreneurs sont et seront les mêmes personnes » soit une réalité.
« On ne doit plus se taire », laisse entendre Paul Essè Iko, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), confédération membre du Ccgb. Selon lui, les sociétés en liquidation représentent des piliers importants pour le pays et qu’on ne peut remettre dans les mains des privés sans nuire aux usagers, au peuple et au pays.
Le point de presse a reçu hier le soutien de plusieurs associations et des représentants des structures concernées.