Candide Azannaï était au cœur des tractations pour une liste unique de l’Opposition. Mais il a été esseulé aussi bien par les Fcbe que par l’Usl après le 20 septembre 2018, date à laquelle les deux partis sont rentrés en possession de leurs récépissés provisoires. C’est ce qu’on peut retenir des propos du président du parti Restaurer l’espoir au congrès du Parti communiste du Bénin (Pcb) ce week-end. Il affirme avoir reçu, le 14 décembre 2018 dans son bureau, une délégation de la Coalition pour la défense de la démocratie (Cdd) composée entre autres de Basile Ahossi de l’Usl et de Saliou Akadiri des Fcbe. La délégation était allée lui annoncer l’échec de la tentative des uns et des autres de convaincre leurs différents leaders de ne pas aller dans une aventure solitaire. « Nous vous présentons nos excuses, nous vous demandons de prendre vos précautions et de rester toujours ouvert(…) », auraient déclaré les membres de la délégation. Une manière de dire que les deux leaders que sont Boni Yayi et Sébastien Ajavon, après avoir reçu leurs récépissés provisoires, ne sont plus dans la logique de composer avec le parti Restaurer l’espoir dans le cadre d’une liste commune pour les Législatives. C’était à la limite un message officiel de mise à l’écart que la délégation de la Cdd était allée délivrer à Candide Azannaï. On en déduit alors que c’est à la suite de ce constat que la tension est montée d’un cran entre l’Usl et Restaurer l’espoir.
Il continue toujours d’appeler à l’Union
Le principal message à retenir de la sortie de Candide Azannaï ce week-end, c’est que l’homme croit toujours à l’union de l’opposition. A l’entendre, une opposition en rang dispersé court à son échec. La seule alternative pour l’opposition de gagner les Législatives d’Avril 2019, c’est d’aller en rang serré. Et pour que cela se réalise, chaque parti doit « tuer son égo et son logo ». C’est d’ailleurs sur cette base que les discussions se menaient. Mais il a fallu « le piège des récépissés » pour que les partis comme les Fcbe et l’Usl remettent tout en cause. C’est à une interpellation de leur conscience que s’est livré Candide Azannaï comme pour dire que la victoire de l’opposition vaut plus que l’égo et le logo des uns et des autres. Il garde espoir que rien n’est encore définitivement perdu, et qu’il est du devoir des partis politiques de l’opposition, si tant est que leur intérêt est de sauver les populations de la misère actuelle, de profiter des quelques jours qui restent pour œuvrer à l’unité de l’opposition.
Entre l’Usl et Re, qui dit la vérité ?
Entre les Fcbe et l’Usl, c’est qui le véritable fossoyeur de l’unité de l’opposition ? L’Usl accuse les Fcbe, alors que Candide Azannaï tient pour responsable aussi bien les Fcbe que l’Usl. Au congrès du Parti communiste du Bénin (Pcb), le président de Restaurer l’espoir Candide Azannaï a livré sa part de vérité sur les goulots d’étranglement à la volonté de l’opposition d’aller en rang serré aux Législatives. A l’entendre, contrairement à ce que pense l’opinion publique, Candide Azannaï n’en est pour rien dans ce qui se profile à l’horizon, à savoir le choix de l’opposition d’aller en rang dispersé aux Législatives. Selon ses dires, la volonté d’une liste commune était partagée par tous les partis politiques se réclamant de l’opposition et le parti Restaurer l’espoir œuvrait inlassablement dans ce sens. Mais il a fallu la date du 20 septembre 2018 où « on a jeté à leurs pieds (Usl, Fcbe, Ndlr) des récépissés provisoires et puis vlan quelqu’un court et dit tout le monde se met sous mon logo. L’unité de l’opposition oui mais c’est sous mon logo à moi que l’unité va se faire », et d’ajouter « l’un a dit l’unité se fait en mon antre, une semaine après l’autre dit que l’unité se fait en mon sein. Tous ceux qui se sont levés pour dire que l’unité va se faire en leur antre sont les destructeurs de l’unité ». Cette version des faits relatée par Candide Azannaï contraste avec celle jusque-là servie par les lieutenants de l’Usl qui imputent la responsabilité de l’échec de la liste commune aux Fcbe notamment à l’ancien chef d’Etat Boni Yayi qui aurait monté les enchères dès la réception du récépissé provisoire du parti Fcbe, en réclamant 16 têtes de liste sur les 24. Pour Candide Azannaï, aussi bien les Fcbe que l’Usl sont responsables de la situation actuelle parce que chaque camp a refusé de tuer son égo et son logo, condition sine qua non à l’unité de l’opposition.
M.M