Le Chef de l’Etat a-t-il de bons conseillers? Les experts qui l’entourent au palais de la Marina méritent-ils vraiment leurs faramineux avantages? Ces interrogations méritent d’être examinées au regard des derniers événements politiques. Il faut reconnaître que si le processus électoral tel que conduit actuellement ne subit pas de modifications profondes, il risque de conduire le Bénin dans l’abîme. Toute l’opposition est écartée dudit processus ainsi que de grands soutiens de Patrice Talon. Ce sont des dérives engendrées par des lois taillées sur mesure, notamment, la charte des partis politiques et le Code électoral. Il y a aussi le certificat de conformité à la nouvelle charte des partis politiques imposé par la Cour constitutionnelle aux organisations politiques désireuses de prendre part aux élections législatives. D’ailleurs, après plusieurs rencontres politiques, Patrice Talon a dû constater lui-même les insuffisances des lois. Des constats qui l’ont poussé à demander au Parlement de légiférer en urgence pour proposer des solutions de sortie de crise. C’est donc clair. La charte des partis politiques et le Code électoral votés à la va vite contiennent des gènes de crise grave. Ces lois élaborées depuis le palais de la Marina et imposées aux députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) ont de graves insuffisances. Sans doute, les experts du chef de l’État ayant proposé de telles lois se sont lourdement trompés. Soit ils ont conseillé du faux au président Talon, soit ils n’ont pu convaincre le président de la République de la dangerosité de ces réformes pourtant dénoncées à l’époque par l’opposition. Et si ces textes doivent être modifiés moins de quatre mois seulement après leur adoption, c’est que les Conseillers du Chef de l’Etat ont étalé leur incompétence. Patrice Talon n’a plus d’autres choix face à cette triste réalité. Il doit se débarrasser d’eux. Il doit en effet nettoyer son entourage qui n’a pas su éviter à l’Etat cette situation de quasi crise. Cette option, soulignons-le, l’aidera à faire de judicieux choix et à bien finir son mandat de plus en plus agité.
Mike MAHOUNA