Au Brevet d’études du premier cycle (Bepc), les admis font 50,56% au plan national avec un taux de réussite de 59, 57% dans le département du Littoral, 57, 45% dans l’Atlantique, 55, 44% pour le Mono, 53, 01% pour le Couffo, 50,01 pour le Borgou, 47,96 pour l’Atacora, 46, 68 pour l’Ouémé 45, 89, pour les Collines cela fait 45, 89%, le Zou 43,45%, et l’Alibori 38,89% et la Donga 38, 65%. Il n’en fallait pas plus pour que beaucoup de parents et élèves jubilent ; certains oubliant déjàle faible taux de 16% environ, qui a fait jaser la République et laisser plusieurs ménages dans la tristesse.
Lorsqu’après la prise de pouvoir en 2016 par Patrice Talon, le gouvernement avait entériné les résultats des examens scolaires, certains analystes avaient émis des réserves. En tout cas beaucoup avaient émis des doutes que de 16%, la pente ne se redresse aussi brusquement. Et voilà, 2017 comme 2007. Il semble que ceux qui avaient eu cette réaction sont en train d’avoir raison. 16% en 2016, et vlan ! on note cette année un pourcentage de réussite légèrement au-dessus.Qu’est-ce qui pourrait justifier cette prise de conscience soudaine des enfants pour qu’en quelques mois seulement, la baisse de niveau tant déplorée l’an dernier soit déjà solutionnée au point où on a même dépassé les 30,42% d’admis en 2015 pour le même examen ? Quel est le miracle opéré si des responsables de la Direction des examens et concours (Dec) et le gouvernement de la Rupture avaient estimé que les statistiques des quatre dernières années,étaient tronquées puisqu’on « rachetait » les enfants en deçà du seuil fixé ?Cette année, est-ce le vrai visage du système éducatif qui ressort à travers ce taux de réussite ? Pourra-t-on réellement dire à l’opinion nationale et internationale que des enfants n’ont pas été repêchés ? D’aucuns estiment que les facteurs qui ont milité en faveur de cette « prouesse », c’est la bonne organisation matérielle, le fait que beaucoup d’élèves aient repris la 3ème conséquence du fort taux d’échec de l’an écoulé, etc. Mais quand on analyse bien ce réveil surprenant des élèves dans le même système éducatif, on peut se permettre d’affirmer que ce taux de 50% cache un message. Celui d’abord d’avoir réussi à mettre à nu la gouvernance passée dans le domaine. En réalité, opter aux premières heures de la Rupture à la publication de résultats non maquillés, c’était ni plus ni moins pour montrer aux parents d’élèves que ce qui a été construit jusque-là a contribué à ensevelir les enfants. Aujourd’hui, ne veut-on pas soulager les peines des parents d’élèves dans un contexte de morosité économique ? N’est-ce pas aussi une façon déguisée de prouver en retour qu’on a pris la mesure de la situation et que les choix ou les « réformes » opérées dans le secteur portent leurs fruits. Il suffit de lire certaines réactions dans la presse ou sur les réseaux sociaux pour s’en convaincre. Sinon, des spécialistes de la chose éducative pourront dire qu’en un an, aucun miracle n’est possible pour obtenir ce taux de réussite dans les conditions normales. C’est un travail de longue haleine. Réussir à plus de 50 ou 90%, là n’est pas le problème puisque cela se passe ailleurs. Et c’est d’ailleurs l’idéal à souhaiter. Mais procéder politiquement tel que cela s’observe, n’est sans doute pas la meilleure option.
Mike MAHOUNA