Contexte politique très tendu: Le président Patrice Talon s’inscrit de jour en jour du mauvais côté de l’histoire
Après trois ans d’exercice du pouvoir, le Président Patrice Talon celui-là même qui, jusqu’au soir du 06 avril 2016, fulminant un rêve de destin national, a t-il finalement compris qu’un beau parleur n’est pas forcément un bon Président de la République ? La question s’impose aujourd’hui face aux aléas et autres incongruités qui assaillent son régime. Un régime atypique dont, lui-même, le chef d’orchestre, n’aura pas mis trop de temps pour devenir une déception nationale !
Volonté de paraitre ce qu’on n’est pas, ou dessein inavoué de tromper le peuple, les inconséquences et autres travers du régime en place, tout comme de celui qui l’incarne, sont tellement si justes qu’il devient impossible de démentir l’ancien Président de la République Boni Yayi. Quand ce dernier, en quête d’un dauphin pour non seulement perpétuer l’hégémonie FCBE, mais aussi pour assurer ses arrières, disait de ne jamais remettre ce pays aux hommes d’affaires.
Tout semble si faussement parfait que les Béninois sont dépassés aujourd’hui. Tant le fossé entre le discours et la réalité est aussi profond que le malaise politique est grand ! Un climat politique tendu réchauffé à intervalle régulier par le président Patrice Talon et sa majorité. Une majorité de façade guidée par des intérêts particuliers qu’il faudra vite balayée pour sauver le pays, de qui tout va et à qui tout revient.
Hier, ils étaient avec Boni Yayi, après l’avoir induit en erreur, on les retrouve aujourd’hui avec Patrice Talon. Des coquilles vides, des fainéants qui tiennent mordicus, vaille que vaille, contre vents et marées d’exclure l’opposition des élections législatives prochaines; rien qu’eux pour leur permettre d’asseoir leur dynastie et profiter plus des deniers publics de l’Etat pendant les quatre années à venir. Ce sont des gens déconnectés de toute culture politique, démocratique et républicaine, et qui ne mesurent pas aujourd’hui la situation chaotique dans laquelle le pays se trouve.
Cette dépossession du Béninois de sa dignité, de son droit de choisir ses députés, inquiète, mais c’est là une recette bien connues de nos compatriotes, d’autres l’ont fait avant les princes du moment. Mais, dès lors que tout nie le droit à la démocratie au Béninois que reste-t-il pour action au peuple ? Assurément le droit à la résistance et celui de la reconquête de sa démocratie perdue. Dans cette perspective toutes les voies de droit et toutes les actions politiques doivent être invoquées pour le peuple souverain.
Par Gilbert MAKOU