Les populations du 3e arrondissement de Cotonou sont sorties accomplir leur devoir civique ce 28 avril. Le vote s’est déroulé sans incident majeur mais jusqu’à une certaine heure, l’affluence n’y était pas.
Très tôt le matin entre 7h et 8h, les premiers bureaux de vote ont ouvert à Sègbèya, Yénawa, Adogléta, Misséssin, Dédokpo, Akpakpa marché… pour accueillir les premiers votants. Les agents électoraux étaient sur le terrain pour mettre en place tout le dispositif d’accueil des électeurs. Parmi eux, certains ont brillé par leur absence, obligeant les coordonnateurs à procéder à leur remplacement et à former sur place les nouveaux.
Certains bureaux de vote se sont retrouvés donc avec un assesseur au lieu de deux comme recommandé pour une question d’efficacité.
Selon le coordonnateur du 3e arrondissement de Cotonou, Bernard Aclombessi, les raisons de cette volte-face de dernière heure des agents précédemment formés sont surtout liées au refus des parents de les voir assumer cette tâche dans une ambiance électorale marquée par la peur malgré l’assurance des autorités à divers niveaux. Le constat est le même dans les centres de vote du 4e arrondissement. Mais contrairement à ce qu’ils craignaient, il n’y a eu aucun incident majeur pouvant perturber le déroulement du vote dans ces zones. Les différents partis en lice ont également déployé des agents superviseurs pour le suivi de l’opération aux côtés de ceux de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Rencontré dans le 3e arrondissement, Prosper Gogoyi, membre de l’Union progressiste, s’assure de la bonne répartition des superviseurs du parti dans les centres et atteste du bon déroulement du vote. Certains sont positionnés de façon à orienter les électeurs répartis dans les bureaux de vote par ordre alphabétique. Ainsi, Isaac Lima, chef quartier d’Akpakpa Adogléta, a installé un tableau sur lequel est inscrite l’initiale des noms attribués aux numéros de carte à l’entrée du centre de vote pour orienter les électeurs. Ces derniers se sont perdus dans certains centres dont les autorités locales n’ont pas eu cette idée et sont obligés de recourir à d’autres électeurs qui maîtrisent mieux le processus pour les orienter. Dans beaucoup de centres de vote, le problème de vote par procuration s’est posé. Mais, des solutions palliatives ont été trouvées après concertation entre différents responsables.
Peu d’affluence
A l’ouverture des bureaux de vote, l’affluence n’était pas au rendez-vous. Les populations sortaient au compte-goutte pour accomplir leur devoir. Plusieurs raisons expliquent cet état de choses, selon les autorités locales et les coordonnateurs de la Céna. Beaucoup attendent leur retour des lieux de culte pour accomplir le devoir civique, étant donné que le scrutin se déroule un dimanche. « Les populations ne sortent pas beaucoup ce matin parce qu’elles sont à l’église, et nous espérons qu’elles viendront massivement une fois de retour », confie Gafari Lawani, superviseur au centre de vote de l’Ecole primaire publique d’Adogléta. L’autre raison qui explique cette réticence des populations est la psychose distillée pendant tout le processus par certains citoyens pour pertuber le bon déroulement des opérations.
« Pour endiguer cette psychose, j’ai donc fait gongonner dès le petit matin pour demander à la population de sortir. Je les ai rassurés du bon déroulement du scrutin », affirme Isaac Lima, chef quartier d’Akpakpa Adogléta.
Bernard Aclombessi, coordonnateur du 3e arrondissement de Cotonou, abonde dans le même sens et fait savoir qu’il y a eu des menaces à l’endroit de la coordination mais que cela n’a pas émoussé leurs ardeurs.