Le Gouvernement du Bénin et le Système des Nations Unies (Snu) ont procédé, vendredi 7 juillet dernier au ministère du Plan et du Développement, à la signature du Programme conjoint d’appui du Snu sur le Vih au Bénin 2016-2020. Ce programme vise à accélérer la riposte chez les populations clés et vulnérables pour éradiquer le Sida au Bénin.
Accélérer la riposte chez les populations clés et vulnérables et dans les zones prioritaires en vue d’atteindre les cibles ambitieuses de traitement 90-90-90 d’ici à 2020 au Bénin. Tel est l’objectif du Programme conjoint d’appui du Système des Nations Unies sur le Vih au Bénin 2016-2020 dont le Gouvernement du Bénin et les agences du Système des Nations unies ont procédé à la signature.
Le coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Siaka Coulibaly, a expliqué que ce programme est conçu pour en finir avec le Vih/Sida. Cela ne saurait être une réalité que si les objectifs de la stratégie d’accélération de la riposte d’Onusida sont atteints d’ici à 2020. « Il s’agit de ramener à moins de 500 000 le nombre de nouvelles infections à Vih dans le monde d’ici à 2020, de ramener à moins de 500 000 le nombre de décès liés au Sida d’ici à 2020, d’éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au Vih d’ici à 2020 »,
précise Siaka Coulibaly. Dans ce cadre, souligne-t-il, le Système des Nations Unies au Bénin en collaboration avec la Banque mondiale a élaboré un nouveau programme conjoint sur le Sida sur la période 2016-2020. Selon lui, ce programme vient compléter la série de programmes conjoints déjà mis en œuvre par le passé. Il est assorti d’une plan opérationnel constituant son cadre de résultats et dispose aussi d’un mécanisme de suivi-évaluation clair. A en croire Siaka Coulibaly, le montant de plus de 3 millions de dollars US prévu pour son financement est déjà disponible à 73%.
Au regard du contenu du programme, Alassane Séïdou, ministre de la Santé publique, fait observer qu’il vient à point nommé pour soulager le Bénin. Aussi promet-il la bonne utilisation des ressources qui seront mises à disposition dans le cadre de la mise en œuvre. « Avec ce financement, les interventions prévues permettront d’intensifier les stratégies de prévention en direction des poches de l’épidémie que représentent les populations dites clés, à savoir les professionnelles de sexe et leurs clients », assure-t-il. A l’occasion, il révèle que le taux de nouvelles infections a baissé de près de 50% sur ces dix dernières années. De 14,1% en 2008, mentionne-t-il, le taux de transmission du Vih de la mère à l’enfant est passé à 7,6% en 2014. Quant au nombre de personnes vivant avec le Vih évalué à 69 000 en 2016 dont 55% sont sous anti-retroviraux, alors que le taux de prévalence national demeure à 1,2% depuis l’année 2002.
Mais le Gouvernement n’entend pas se satisfaire de ces résultats, laisse entendre Abdoulaye Bio Tchané, ministre du Plan et du Développement. Le Gouvernement craint la résurgence et la propagation de la maladie malgré les chiffres flatteurs. C’est pourquoi dès son arrivée en 2016, il s’est donné pour priorité de disposer d’un cadre institutionnel crédible chargé de la gestion de ce dossier. A son sens, ce programme permettra d’assurer une veille et un bon suivi de l’évolution de l’épidémie.