Les prises de positions à la police nationale prennent des allures inquiétantes. L’expression de la liberté syndicale donne lieu, ces derniers jours, à une bataille à peine voilée entre les hauts gradés de l’administration policière, en majorité membres du Synapolice-Bénin (Syndicat national de la police du Bénin) et les hommes de rang désormais réunis au sein du Synagab-police-Bénin (Syndicat national des gardiens et brigadiers de paix de la police du Bénin). Deux communiqués contradictoires de ces instances censées défendre la cause de leurs pairs sont symptomatiques du mal-être chez les disciples de St André. Tenez !
Dans son adresse du 11 juillet 2017, le Synapolice dénonçait une opacité dans la prise d’actes devant régir les conditions de vie et de travail des fonctionnaires de police, au mépris des règles du droit administratif, des mutations fantaisistes, des sanctions arbitraires, abusives et illégales, la promesse non tenue de remettre en vigueur les décrets accordant des avantages particuliers aux policiers, retirés par le régime du nouveau départ, et appelait ses syndiqués à rester mobilisés pour une défense efficace des intérêts de la corporation.
Mais il n’a fallu que 24h, pour voir le Syndicat national des gardiens et brigadiers de paix de la police du Bénin (Synagab-police-Bénin) sortir un communiqué contradictoire, appelant les mêmes agents au calme et à la sérénité. Pour le Synagab-police-Bénin, il n’y a pas péril en la demeure. Le Sg Komlanvi Apegnan et ses pairs sont en phase avec la gestion du Directeur général, le Contrôleur général de police Idrissou Moukaila, et soutiennent le processus de reversement en cours à la police. Ils préviennent d’ailleurs que ‘’ la masse ouvrière ne se laissera pas entraîner dans des analyses tendancieuses sans fondement et sans cohérence’’. Ainsi, si les hommes de rang sont en porte à faux avec leurs aînés du Synapolice, à quoi devrait-on assister dans une corporation pourtant réputée pour son sens aigu de discipline, parce que censée faire régner l’ordre ? La police a-t-elle besoin d’un médiateur pour gérer, une fois pour toutes, cette guerre générationnelle et de galons qui en vérité n’a que trop duré ?
Le chef de l’Etat qui a éteint, depuis son avènement à la tête du pays, plusieurs foyers de tensions, saura sans doute trouver la recette magique pour que la police retrouve ses lettres de noblesse et que la paix, la justice la fraternité règnent au sein des disciples de St André.
Arnaud DOUMANHOUN