Les enseignants attendus dans les salles de composition, demain samedi 24 août, n’ont rien à craindre. Aucun d’eux ne verra son contrat résilié au terme de l’évaluation, quelle qu’en soit l’issue. Six centrales et confédérations syndicales l’ont réitéré, ce jeudi 22 août à la Bourse du travail à Cotonou, au cours d’un point de presse.
Ils n’avaient ni l’air grave, encore moins le regard habituellement sévère qu’on leur connaît dans certaines circonstances. Ils étaient plutôt détendus, certains souriants. Dans tous les cas, on pouvait deviner que le sujet à l’ordre du jour de leur point de presse était d’une certaine aisance. Et il l’était vraiment. A 48 heures de la date retenue par le gouvernement pour l’évaluation des connaissances académiques et professionnelles des enseignants contractuels de la promotion 2008, les responsables de la Csa, de la Cgtb, de la Cosi-Bénin, de l’Unstb, la Csub et de la Cspib sont plus sereins que jamais. Cette évaluation initiée par le gouvernement après une série de rencontres et de discussions a pour finalité d’améliorer la qualité du système éducatif tout en préservant les intérêts matériels et moraux des enseignants concernés, rappelle dans la brève déclaration rendue publique par ces organisations, leur porte-parole de circonstance, Christophe Houéssionon.
Cette assurance se fonde sur le contenu des engagements pris avec le gouvernement, indique le porte-parole qui soutient que « leur détermination à suivre, de bout en bout, le processus pour la sauvegarde de leurs intérêts ainsi que de leur carrière » est sans faille. Au sujet des engagements pris avec le gouvernement, ils sont au nombre de six et devraient être respectés à la lettre, assure-t-il. Les premiers points stipulent qu’au terme du processus de l’évaluation, aucun enseignant ne perdra son emploi et que « le gouvernement ne résiliera aucun contrat ni avant l’évaluation, ni pendant l’évaluation, ni après l’évaluation à moins que l’enseignant choisisse de son propre chef de démissionner ». A cet effet, « les centrales et confédérations syndicales seront impliquées dans le déroulement du processus pour garantir sa transparence et pour veiller à la mise en application des points d’accord ». Autre point intéressant dudit accord, « les épreuves doivent répondre à un format en phase avec la matière enseignée et leurs niveaux doivent être du Cm2 pour les enseignants de la maternelle et du primaire et de la 3e ou de la Terminale pour ceux du secondaire selon les cas. La moyenne retenue pour l’admission à cette évaluation, qui n’est pas un concours, est de 10/20 ».
Qu’adviendra-t-il au terme de l’exercice ?
« A l’issue de l’évaluation, les enseignants qui obtiendront une note supérieure ou égale à 10 seront déclarés admis et vont acquérir le statut de fonctionnaires de l’Etat ». Ceux qui seront en dessous du seuil mentionné supra, subiront une formation modulaire et ce, en continuant par exercer leurs activités professionnelles tout en conservant leurs salaires jusqu’à une seconde évaluation, rassure le porte-parole des six centrales et confédérations. Au terme de la seconde évaluation, les admis signeront un contrat avec l’Etat tandis que le dernier groupe sera reconverti dans d’autres activités au sein de l’administration publique.
En clair, il n’y a pas matière à s’exciter et fort de cela, ces organisations syndicales « demandent au gouvernement de veiller, avant la fin du processus, à la prise de toutes mesures légales, administratives et règlementaires nécessaires au respect strict des engagements pris ». Ceci, pour « rassurer davantage les enseignants sur les inquiétudes légitimes qu’ils expriment face aux signaux de privatisation de l’école béninoise». Aux enseignants, elles ont demandé de ne pas céder aux intimidations et de se rendre, dans l’ordre et la discipline, demain samedi 24 août, dans les centres de composition.