Le Bénin ne dispose pas à ce jour d’un document portant Politique nationale de sécurité routière autour duquel pourraient se construire des politiques sectorielles cohérentes et mesurées. Ce vide, l’organisation…

Sécurité routière au Bénin : L’avant-projet de document de Politique nationale en validation

Sécurité routière au Bénin : L’avant-projet de document de Politique nationale en validation

Le Bénin ne dispose pas à ce jour d’un document portant Politique nationale de sécurité routière autour duquel pourraient se construire des politiques sectorielles cohérentes et mesurées. Ce vide, l’organisation internationale Handicap international, contribue à le combler en travaillant avec les acteurs concernés par la sécurité routière et les gouvernants à rendre disponible ce document. Ce jeudi 29 août, il a été organisé dans ce cadre, à Cotonou, un atelier en vue de la validation de l’avant-projet dudit document.

Responsables du Centre national de sécurité routière, représentants des communes, des auto-écoles, d’associations de conducteurs, de la Police républicaine, du Groupement national des sapeurs-pompiers et autres acteurs concernés par la question de la sécurité sur les routes ont été conviés à l’atelier de validation de l’avant-projet de document de Politique nationale de sécurité routière. La rencontre est initiée par Handicap international. Elle est « l’aboutissement satisfaisant du long processus lancé, depuis le jeudi 14 mars dernier, à travers l’atelier de diagnostic de la sécurité routière au Bénin », a rappelé aux participants, Just Klotoé, coordinateur-pays de Handicap international. L’engagement de l’ensemble de ces acteurs pour l’amélioration de la sécurité routière au Bénin a été reconnu et salué par Just Klotoé qui analyse la question de la sécurité comme un important problème de développement.
Dès lors, souligne-t-il, « un document d’orientation nationale pour la formulation des stratégies en matière de sécurité routière revêt une importance capitale afin de créer la synergie entre les acteurs intervenant dans le domaine ». Aussi, est-il devenu, selon son analyse, « une nécessité pour notre pays de redresser la tendance des accidents de la route à l’horizon 2030 ». Son souhait, c’est de voir le Bénin se doter d’un outil de référence pour renforcer la prévention routière. Ce qui permettra, espère-t-il, de restructurer le secteur et d’améliorer les pratiques. Au nom de tous les acteurs qui ont contribué à l’élaboration et à la finalisation de cet avant-projet de document, dont il salue par ailleurs l’engagement, il dira sa gratitude à la direction de la Coopération au développement qui a accepté de financer ce projet afin d’accompagner Handicap International dans son mandat d’œuvrer aux côtés des personnes vulnérables pour améliorer leurs conditions de vie.
Le directeur du Centre national de sécurité routière (Cnsr), Aubin Adoukonou, soutient, pour sa part, qu’il est impérieux pour les usagers de la route et autres acteurs du transport routier, de se conformer aux orientations du gouvernement. Orientations que le Cnsr s’est appropriées en s’engageant dans une série de réformes dont la finalité est d’assurer une sécurité maximale sur la route.

Créer un cadre institutionnel favorable

Au niveau national, près de 750 personnes sont tuées et environ 4500 autres sont blessées dans des accidents constatés chaque année, soit deux tués tous les jours au Bénin avec une moyenne de douze blessés. Ces chiffres ont été partagés avec les participants à la rencontre par Urbain Tchiakpè, secrétaire général adjoint du ministère en charge des Transports, représentant le ministre. Malgré l’existence d’un cadre institutionnel favorable au développement de la sécurité routière, laisse-t-il entendre, « les interventions des divers acteurs de la chaîne de sécurité routière restent orphelines de la formulation claire d’une politique publique ». Leurs démarches à ce jour rendent plutôt compte d’une superposition d’initiatives singulières et disparates au lieu d’une approche stratégique intégrée, conçue de façon systémique, indique-t-il. Cet atelier est donc une aubaine, apprécie-t-il, et fait suite aux précédents organisés en divers lieux afin d’asseoir un document devant permettre au Bénin de mettre en œuvre les actions de sécurité routière de façon coordonnée avec des résultats durables. Il y a eu d’abord, rappelle-t-il, l’atelier diagnostique organisé il y a quelques mois et qui a permis aux consultants de dresser un panorama de la situation d’insécurité routière au Bénin en lien avec la sinistralité routière dans le monde. Ensuite, les ateliers de pré-validation. Au total, Urbain Tchiakpè note que le processus pour permettre au pays de réagir favorablement à la problématique de la sécurité routière est mis en route et le reste ne serait plus qu’une question de temps.

Les chiffres inquiètent !

Chaque année dans le monde, près de 1,3 million de personnes, dont plus de la moitié ne sont ni conducteurs ni passagers de voiture, meurent par accident de la circulation. Cette catastrophe rend compte sur le plan mondial, de plus de 3000 décès par jour avec à la clé 20 à 50 autres millions de blessés. 90% au moins de ces décès surviennent sur les routes des pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui possèdent moins de la moitié du parc mondial de véhicules immatriculés. Pour les jeunes âgés de 15 à 29 ans, les accidents de la route sont la première cause de décès alors même que le monde connaît la plus importante génération de jeunes de son histoire. Un quart de la population mondiale est âgée de moins de 24 ans tandis que plus de 90 % des 1,8 milliard d’adolescents et de jeunes (10 à 24 ans) vivent dans les pays en développement.

J.F.M.