L’administrateur suppléant à la Banque mondiale, Alphonse Ibi Kouagou, a échangé avec des étudiants sur trois thèmes d’actualité, ce lundi 7 octobre, à Cotonou. Les violences basées sur le genre, la formation professionnelle et l’auto-emploi, étaient au cœur des discussions.
« Violences basées sur le genre », « Création d’emplois », « De l’éducation à l’employabilité », sont les thèmes développés, ce lundi à Cotonou, lors d’une séance d’échanges entre l’administrateur suppléant du Groupe de la Banque mondiale, Alphonse Ibi Kouagou, et des étudiants béninois dont la plupart bénéficient de l’appui de l’Ong Benin Education Fund (Bef Ong).
Ce sont des sujets « éminemment importants pour le développement du pays mais aussi pour l’avenir de la société », apprécie Atou Seck, représentant résident de la Banque mondiale pour le Bénin, à l’ouverture de la séance qui s’est déroulée dans les locaux de la représentation de l’institution. C’était en présence de Dandi Gnamou, enseignante à l’université et conseillère à la Cour suprême, et de Marjorie Adam Soulé, assistante du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement.
L’exposé sur le premier thème par Angèle Tantoukouté a permis à l’assistance de toucher du doigt les manifestations et les méfaits des pratiques dégradantes récurrentes basées sur le genre, particulièrement sur les femmes et sur la société en général. Si les hommes, principaux ‘’bourreaux’’ en la matière, doivent maîtriser leurs nerfs et ne pas verser dans les violences morale, psychologique ou physique, les femmes, elles, devront se battre pour non seulement connaître leurs droits mais aussi et surtout se prendre en charge afin d’arracher la place qui est la leur dans la société. Les uns et les autres conviennent qu’il faille dénoncer les violences basées sur le genre, les auteurs et complices, pour décourager ce fléau silencieux qui brise des vies entières. L’existence de la loi n°2011-26 du 9 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, constitue une avancée dans le processus d’éradication de ce fléau ; mais, il importe de vulgariser ses dispositions et de les appliquer afin de prévenir et de punir les actes de violences basées sur le genre.
Evoquant la création d’emplois, Alphonse Kouagou Ibi a insisté sur la nécessité pour les jeunes d’avoir une bonne qualification professionnelle et surtout de s’auto-employer pour faire face aux problèmes récurrents de chômage et de précarité de l’emploi auxquels ils sont confrontés. Le représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, Atou Seck, souligne, pour sa part, que le modèle suivant lequel le secteur public aspirait le grand nombre de diplômés est aujourd’hui dépassé et qu’il faille changer de fusil d’épaule. Les jeunes formés « têtes bien faites et bien pleines souvent », doivent songer à l’entrepreneuriat pour créer de la richesse, conseille-t-il. Pour ce faire, il convient de leur créer un environnement favorable et c’est ce à quoi travaille la Banque mondiale avec le gouvernement du Bénin, ajoute-t-il. Il est question de former les jeunes à l’entrepreneuriat mais aussi de les accompagner à s’installer à leur propre compte pour servir la société.
A travers le troisième thème présenté par Jules N. Ponti, et qui se réfère au deuxième, il est conseillé aux jeunes de choisir leurs formations en fonction des débouchés qu’elles offrent. Cela intéresse également les parents qui doivent guider leurs progénitures dans le choix de leurs métiers au lieu de leur imposer leurs propres rêves. Il ressort des interventions que l’agriculture, l’agroalimentaire, le numérique, l’énergie, le tourisme sont des domaines qui regorgent de plein d’opportunités pratiques et monnayables sur le marché du travail à saisir par les jeunes.
En tant qu’entrepreneur social, Alphonse Kouagou Ibi est fondateur de l’Ong Benin Education Fund qui, depuis sa création en 1998, offre des bourses d’études et un soutien éducatif aux jeunes déshérités du Bénin