Le ministère du Travail et de la Fonction publique s’associe à cinq autres ministères sectoriels et au fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) pour mener à bien la lutte contre les pires formes de travail des enfants. Dans ce sens, un dialogue institutionnel s’est tenu, ce jeudi 14 novembre à Cotonou pour faire l’état des lieux et définir de nouvelles approches de lutte.
Le tableau que présente le travail des enfants dans certains secteurs au Bénin est tellement alarmant que le ministre du Travail et de la fonction publique a décidé de prendre le taureau par les cornes. Les démarches entreprises dans ce sens ont abouti à ce dialogue institutionnel entre les cadres des ministères du Travail et de la Fonction publique, des Infrastructures et des Transports, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, de l’Eau et des Mines, du Tourisme, de la Culture et des Arts et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance. De ce tableau, il ressort que 64,5 % d’enfants travailleurs sont répertoriés dans le secteur de l’agriculture en peloton de tête dont 72 % font des travaux dangereux. S’ensuivra le secteur des mines avec un taux de travaux dangereux pour les enfants évalué à 50 % selon les résultats d’une enquête nationale. On note 28,7 % d’enfants employés dans le secteur du tourisme dont notamment des filles. Il en est de même dans le secteur des transports avec des enfants embarqués dans des métiers de conducteur d’engin ou de véhicule lourd. Ces enfants, quel que soit le secteur, sont exposés à d’énormes risques dont les accidents et les maladies. Face à la situation, la ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, appelle tous les acteurs à définir et mettre en oeuvre dès 2020 de nouvelles stratégies opérationnelles pour amorcer les changements concrets sur le terrain.
Le représentant résident de l’Unicef au Bénin reconnaît que beaucoup d’efforts sont faits par le pays mais qu’il va falloir redoubler d’ardeur pour des résultats plus intéressants. Pour Claude Kamenga, ce phénomène ne favorise pas le développement tant voulu par les États africains. A cet effet, il réaffirme l’engagement de l’Unicef à travailler aux côtés du gouvernement pour que le plan d’actions national de lutte contre le phénomène soit bien exécuté.
Les acteurs de cette lutte recommandent le renforcement du cadre juridique sur le travail des enfants avec des textes spécifiques qui interdisent désormais certains travaux aux enfants. Dans le secteur hôtelier et touristique, ils proposent l’interdiction de l’utilisation de la main-d’œuvre infantile et que soit intégré dans les dossiers d’autorisation d’ouverture d’hôtel et d’auberge, l’engagement pour la non utilisation de la main-d’œuvre infantile. Les acteurs du secteur touristique seront à cet effet formés sur les droits des enfants pour savoir le comportement à adopter dans ces cas de figure. A l’occasion, les différents représentants des ministères concernés ont pris l’engagement de jouer leur partition pour une lutte efficace contre le phénomène dans leurs secteurs respectifs.