Du dimanche 26 au jeudi 30 janvier, le chef de l’Etat était en mission à Washington. Cette visite de travail a permis au président Patrice Talon d’échanger avec d’éminentes personnalités sur le Bénin qui se révèle de plus en plus. Ses interlocuteurs ont d’ailleurs reconnu et salué l’efficacité des politiques publiques qui mettent le Bénin sous les projecteurs. C’est ce qui ressort du bilan fait, vendredi 31 janvier dernier, par Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.
Aux Etats-Unis, le président Patrice Talon n’est allé ni quémander, ni supplier. Bien au contraire, il est allé valoriser le Bénin dans sa marche résolue vers la prospérité et dans son ambition de se révéler au monde. Dans ce cadre, le chef de l’Etat s’est entretenu avec de hauts responsables d’institutions financières internationales, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et quelques compatriotes de la diaspora. Et bien loin des rumeurs malveillantes, le président n’a eu à faire face à aucun mouvement de protestation ou à des remontrances. Loin de là ! Ses interlocuteurs lui ont réservé un accueil empreint d’enthousiasme et l’ont encouragé pour les réformes courageuses engagées. C’est ce qu’apprend le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci. « Aujourd’hui le Bénin est mieux valorisé. Il était important que le chef de l’Etat effectue cette visite qui vise le raffermissement des relations avec les États-Unis mais aussi le renforcement de la coopération avec les institutions internationales qui sont basées à Washington », souligne le chef de la diplomatie béninoise.
Au niveau bilatéral, les échanges entre le chef de l’Etat et le secrétaire d’État américain ont essentiellement porté sur les progrès économiques, la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a félicité le chef de l’Etat pour les réformes courageuses conduites au Bénin, la lutte contre la corruption…« En dépit de toutes les richesses naturelles, ce qu’il faut pour le Bénin, c’est la discipline, le travail et le renforcement du capital humain » ; c’est la vision du chef de l’État. Les deux personnalités ont ensuite parlé du climat des affaires au Bénin qui s’est beaucoup amélioré grâce aux réformes et lois ; un climat favorable à un partenariat bénéfique entre entreprises américaines et béninoises. Ils ont également abordé le renforcement de la coopération contre le terrorisme, un fléau qui sévit dans la sous-région notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qui menace le monde entier et auquel aucun Etat ne peut rester indifférent. L’autre chantier de coopération bilatérale avec les Etats-Unis, c’est le Millennium challenge account (Mca) qui contrube énormément à l’amélioration des conditions de vie au Bénin. « Le Bénin fait partie des pays qui ont utilisé à bon escient le compact », a soutenu le ministre Aurélien Agbénonci qui donne l’exemple des prouesses réalisées au Port autonome de Cotonou avec le premier compact et des bonds faits sur le plan énergétique par le Bénin avec le deuxième compact. Lors de son séjour, le président Patrice Talon a aussi rencontré l’administrateur de l’Usaid, la machine opérationnelle des Etats-Unis en matière de coopération. Tout en remerciant l’organisation pour son appui au Bénin, le chef de l’Etat a insisté sur le renforcement du capital humain.
Les deux nouvelles priorités du chef de l’Etat
Avec les responsables d’institutions financières, le président Patrice Talon a abordé les réformes politiques et économiques qui ont été mises en œuvre au Bénin et les résultats palpables qui en découlent ; les mutations en cours dans la sous-région notamment les diligences pour la monnaie unique, l’Eco. Il a surtout présenté le Bénin révélé et exprimé ses attentes vis-à-vis des partenaires. « Le président a tenu à présenter à toutes ces personnalités ce qui aujourd’hui constitue les priorités. La première priorité à partir de maintenant, c’est le capital humain. Si nous avons des Béninois bien formés, nous allons réduire le coût de l’expertise extérieure. Nous avons besoin de compétences, et ce dans tous les domaines. C’est pourquoi le Bénin entend investir dans le renforcement du capital humain. La deuxième priorité, c’est l’inclusion financière pour permettre à tous les Béninois de vivre décemment », fait savoir le chef de la diplomatie béninoise.
Avant de rencontrer les hauts responsables de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Société financière internationale, le chef de l’État a d’abord échangé avec les administrateurs béninois en fonction dans ces institutions. Ensuite, avec le vice-président Afrique de la Banque mondiale, il a passé en revue ce qui a été fait depuis leurs derniers échanges, il y a deux ans. La Banque mondiale a félicité le Bénin pour l’utilisation optimale des ressources dans la production et la distribution de l’énergie électrique… Mais l’ambition du chef de l’Etat va au-delà : « Aujourd’hui où la production énergétique a augmenté, le chef de l’État voudrait que les ménages les plus pauvres bénéficient d’une accessibilité à l’énergie à un coût très abordable ; qu’ils puissent bénéficier des branchements à des conditions quasiment forfaitaires. La Banque mondiale a salué cette ambition car elle relève de la dimension sociale… », indique le ministre Aurélien Agbénonci. Le président de la Banque mondiale a montré aussi un grand intérêt pour ce qui se fait au Bénin : les réformes économiques, l’environnement des affaires. Il a été heureux de constater que le Bénin a créé des conditions favorables à l’amélioration du climat des affaires. La directrice du Fonds monétaire international avec qui le chef de l’État a fait le point de la coopération, a également salué la bonne dynamique de l’économie béninoise. Avec le directeur de la Société financière internationale, le président de la République a parlé du renforcement du bureau de la Sfi à Cotonou. Il a souhaité que la Sfi appuie le Bénin dans ses ambitions pour le tourisme et le réaménagement urbain notamment Dantokpa, le marché des gros bétails…
En somme, trois idées fortes se dégagent de cette visite de travail du chef de l’Etat. « La première idée, c’est la constance de la nature des déplacements du chef de l’État qui ne fait que des visites de travail. Il préfère se déplacer pour travailler pour la Nation ; ce qui confirme que la diplomatie est réellement au service du développement. La deuxième idée, c’est le message du chef de l’Etat à ses interlocuteurs. Ce que je vous demande, c’est d’observer le Bénin. C’est un pays qui fait des progrès. Nous menons la lutte contre le désordre, l’impunité, la corruption. On n’a pas besoin de diamant ou de pétrole pour se développer. Ce qu’il faut, c’est le travail, l’opiniâtreté… La troisième idée forte, c’est le respect des engagements internationaux et la détermination à maintenir le cap des réformes au Bénin », résume le chef de la diplomatie béninoise Aurélien Agbénonci.