(Mètongnon et ses coaccusés retournent en prison) Le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou n’a pas prononcé comme prévu, sa sentence dans l’affaire Cnss-Bibe et il faudra…

Affaire Cnss-Bibe : La décision de la Cour n’a servi à rien

Affaire Cnss-Bibe : La décision de la Cour n’a servi à rien

(Mètongnon et ses coaccusés retournent en prison)
Le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou n’a pas prononcé comme prévu, sa sentence dans l’affaire Cnss-Bibe et il faudra encore attendre quelques jours pour en avoir le cœur net. Lors du procès de ce mardi, 22 mai 2018, la décision DCC 18-098 du 19 avril 2018 rendue par la Cour constitutionnelle dans ce dossier a été le principal point d’achoppement. En effet, ladite décision déclare contraire à la constitution béninoise du 11 décembre 1990, la procédure ayant conduit au placement en détention provisoire de l’ancien Pca de la Caisse nationale de sécurité sociale, Laurent Mètongnon et ses co-accusés. Ainsi, se référant à cette décision des sages de la Cour, les avocats de la défense ont plaidé la nullité de la procédure lors du procès du 8 mai dernier. Une demande qui a été réitérée hier par ces derniers qui n’exigent que l’exécution de la décision de la Cour constitutionnelle. Mais leur demande ne recevra pas l’avis favorable du juge d’instruction en charge du dossier. Le Magistrat Rodolphe Azo s’est donc opposé à la plaidoirie de la défense car pour lui, les accusés doivent continuer d’être détenus dans les liens carcéraux en attendant la sentence de la justice. Le Collège des avocats de la défense a, par la suite, demandé une suspension de l’audience pour réclamer les rapports de l’inspection des finances publiques et de la Bceao sur lesquels le Ministère public fonde ses accusations contre leur client. A la reprise, le tribunal a annoncé le renvoi du Procès au 05 juin prochain et a demandé au Procureur de la République de mettre à la disposition de la défense, toutes les pièces du dossier sous huitaine. Le tribunal a également rejeté une demande de remise en liberté provisoire d’un des détenus, Alassane Kèmoko pour raison de santé. En attendant, Laurent Mètongnon et ses co-accusés retournent en prison. Dans le rang de ceux qui étaient venus au tribunal apporter leur soutien aux détenus, la déception totale. « Dans un Etat de droit et pour ce qui concerne un procès pénal, les avocats de la défense ont accès au dossier à tout moment. Et toutes les informations sont versées au dossier au fur et à mesure. C’est le principe et la règle procédurale pénale. Réserver des informations que l’on garde sous huitaine pour rendre un jugement bâclé, sort de l’ordinaire de toute procédure. Tout montre à présent que ce gouvernement persévère dans sa démarche de porter atteinte aux libertés publiques en envoyant ses adversaires politiques en prison sans preuve de ce qui leur est reproché et sans jugement tout en s’acharnant à les garder en détention le plus long que possible », confie un soutien de Laurent Mètongnon.

Aziz BADAROU