Hier, 10 députés ont déposé, en procédure d’urgence, sur la table de l’Assemblée nationale une demande de modification de la loi 90-032 portant Constitution de la République du Bénin. Ceci…

Dialogue politique : Après la figuration, l’«Opposition » bonne à rien

Dialogue politique : Après la figuration, l’«Opposition » bonne à rien

Hier, 10 députés ont déposé, en procédure d’urgence, sur la table de l’Assemblée nationale une demande de modification de la loi 90-032 portant Constitution de la République du Bénin. Ceci entre en droite ligne de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique. Un dialogue auquel ont pris part les partis se réclamant de l’Opposition à savoir Fcbe, Fcdb et Pfr.

 

A moins d’un miracle, la révision de la Constitution sera une réalité. Après les deux précédents échecs, elle est devenue la condition sine qua non à la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue politique national. Or, l’«opposition », celle dite légale, a pris part à ce dialogue. Quelle a été sa position sur cette nécessité de toucher d’abord la loi fondamentale ? On a cru entendre que sur ce point précis, Paul Hounkpè et ses amis Fcbe n’ont pas donné leur quitus. Mais qu’à cela ne tienne. La révision se fera avec ou sans leur accord. Tout se passe comme si le pouvoir de la Rupture avait juste besoin de leur présence au palais des congrès les 10, 11 et 12 octobre dernier. La preuve, les exigences de l’Opposition qui ont été déclinées en mesures d’apaisement sont presque passées à la trappe dans le compte rendu du Conseil des ministres qui a fait une part belle aux recommandations dites consensuelles. Et ce n’est pas tout. Quand il s’est agi de former un comité d’experts pour la reformulation technique des recommandations issues du dialogue, on n’a trouvé aucun membre de cette « opposition » capable de jouer le rôle. Les trois partis réunis et considérés comme l’ « opposition » légale n’ont pu désigner un seul membre pour faire partie de ce comité d’experts. Tout se fait comme si l’essentiel pour le pouvoir de la Rupture était qu’elle (l «opposition ») participe au dialogue, remplir de ses membres le palais de congrès. Le reste, le pouvoir et le parlement issu d’élections exclusives s’en chargent. Le pire, c’est que l’ « opposition » elle-même en est consciente. Elle savait qu’elle était allée juste donner sa caution à un dialogue non inclusif. La preuve, depuis la fin de ce dialogue politique, l’«opposition» dite légale est restée curieusement muette en ce qui concerne le suivi de la mise en œuvre des recommandations du dialogue auquel elle a pourtant pris part. Elle reste sans réagir et se contente de voir le pouvoir dérouler son chronogramme. Toute chose qui corrobore la thèse d’une figuration.

 

M.M