(Séverin Quenum dénonce « une manipulation politique »)
Du tac au tac sur Rfi. Après les déclarations du juge de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) Essowé Batamoussi qui a affirmé recevoir des « instructions » de la chancellerie dans la gestion des dossiers judiciaires notamment celui de l’ancienne ministre de la Justice, Reckya Madougou, le ministre de la Justice a remis les pendules à l’heure dans la même journée du lundi 5 avril 2021. Sur Radio France international, Séverin Quenum a confondu le désormais ex-juge de la Criet. Il a dénoncé « une manipulation politique » du magistrat fuyard.
Séverin Quenum ne se retrouve pas dans les propos du désormais ex-juge membre de la Chambre des libertés et de la détention de la Cour de répression et des infractions économiques (Criet) Esssowé Batamoussi. Sur Rfi lundi 5 avril 2021, le ministre de la Justice a battu en brèche les déclarations du magistrat qui accuse la juridiction spéciale d’être à la solde de la chancellerie. Selon le Garde des sceaux, le contexte actuel où le juge fait cette déclaration, est « une déclaration orientée ». « Il s’agit-là d’une manipulation politique. Il n’y a pas d’instructions données, il n’était même pas nécessaire de donner des instructions. De quelles instructions a-t-on besoin dans un dossier de financement de terrorisme », a-t-il demandé. Pour l’autorité ministérielle, contrairement à ce que tente de faire croire le magistrat, ce n’est pas la chancellerie qui a parlé de financement du terrorisme. « Ce n’est pas nous l’avons dit, les juges sont indépendants et ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi », a-t-il clarifié. Par la même occasion, le ministre a rappelé qu’il ne connaît nulle part le magistrat qui l’a mis en cause. « Ce magistrat, je ne le connais pas. Je ne lui ai jamais parlé bien qu’étant garde des Sceaux qu’il met en cause », a-t-il précisé. Il a aussi martelé que l’ancienne ministre Reckya Madougou en détention provisoire « est une alliée politique dite de l’opposition radicale qui jure par tous les dieux que l’élection du 11 avril n’aura pas lieu et qu’elle provoquerait une insurrection destinée à mettre un terme au mandat du président en exercice ». Il faut noter que sur Rfi dans la journée du lundi 5 avril 2021, le juge fugitif a affirmé que toutes les décisions prises par la Criet l’ont été sous pression de la chancellerie. « Toutes les décisions que nous avons été amenées à prendre l’ont été sous pression. Je citerai la dernière, celle qui a vu le placement de Reckya Madougou, en détention donc. Dans ce dossier nous avons été sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention. Ce n’était pas la première fois. Il y a eu pas mal de dossiers où nous avons reçu des instructions de la chancellerie », a-t-il déclaré sur Rfi. Craignant de prétendues représailles, il a démissionné de la Criet et fui du Bénin.