Du déjà vu, est-on tenté de dire à l’annonce du rassemblement des forces politiques dérivées du Fard-Alafia. Les hommes politiques béninois ont cet instinct de se repositionner sur l’échiquier politique…

Conclave des partis dérivés du Fard-Alafia : Encore une alliance de circonstance

Conclave des partis dérivés du Fard-Alafia : Encore une alliance de circonstance

Du déjà vu, est-on tenté de dire à l’annonce du rassemblement des forces politiques dérivées du Fard-Alafia. Les hommes politiques béninois ont cet instinct de se repositionner sur l’échiquier politique à l’approche d’échéances électorales annoncées comme celles de tous les dangers. Et l’inconnu ici, c’est les législatives de 2019.

La présidentielle de 2016, avec à l’arrivée la victoire de Patrice Talon, a pour conséquence la recomposition de la classe politique. Les hommes politiques traditionnels ne vendaient pas chère la peau de l’homme d’affaires. Son avènement au pouvoir a donc bouleversé la donne. De nouveaux ovnis politiques, forts de leur proximité avec le nouvel homme fort, font leur apparition sur la scène publique. Les politiciens traditionnels sentent alors le danger frapper à la porte. Même le retournement spectaculaire de veste n’est plus un gage d’un bon positionnement. Alors face au danger, l’instinct de survie amène les politiciens à se rassembler afin d’espérer peser dans la balance. Ensemble on est plus fort, devient le mot d’ordre de gens qui, pourtant ensemble hier, se sont séparés pour mieux se combattre sur le terrain des intérêts personnels et égoïstes. On se réunit pour bénéficier des avantages du pouvoir ou pour l’affronter. Dans l’un ou l’autre des cas, ces unions ne durent que le temps d’une échéance électorale. Cette épreuve conjuguée au passé, les intérêts deviennent divergents. On en a vu avec l’Ubf, la majorité présidentielle du temps du général Mathieu, l’Union fait la nation, l’Alliance Soleil à la veille des législatives de 2015 et maintenant avec les Fcbe. Comme ces ancêtres, il est à craindre que l’idée d’une force politique unique du septentrion que prône aujourd’hui le Fard-Alafia ne subsiste qu’aux élections de 2019. La perspective de la  présidentielle de 2021 suffit pour voir ce regroupement  hétéroclite volé en éclats, chacune des composantes à nouveau à la recherche de l’oiseau rare auprès de qui elle pourra assurer sa survie politique après 2021.

B.H.