Depuis la rentrée scolaire d’octobre 2017, le gouvernement a introduit l’enseignement de l’anglais dans le programme des écoles primaires. Dans la 2e année d’exécution de cette décision, le résultat est encourageant.
Ecole primaire publique de Fifadji, dans le neuvième arrondissement de Cotonou. Il est 9 heures. Un monsieur fait son entrée dans la classe du Ci. Un brouhaha de « Good morning, teacher. Good morning, teacher » venant des écoliers l’accueille. C’est Liamidi Amadou, l’enseignant d’anglais. Il leur lance à son tour
« How are you ? » et aux apprenants de lui répondre : « Fine ». Et d’ajouter : « And you ? ».
Ce cours d’anglais qui débute à l’instant est réservé uniquement à la prononciation. Dans la salle de classe, différents objets tels que le chiffon, l’ardoise, la règle, la craie sont bien en vue sur le bureau de l’instituteur. L’exercice est simple. Chaque apprenant désigné passe devant la table, touche et montre un objet, en prenant soin de répéter à haute voix le nom de l’objet prononcé par l’enseignant.
Pendant une quarantaine de minutes, l’ambiance est bon enfant. Les écoliers se montrent enthousiastes face à l’enseignant qui leur donne ainsi le goût d’apprendre la langue de Shakespeare.
Décidé en Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 02 août 2017, l’apprentissage de l’anglais au cours primaire réjouit plus d’un. Aline Togbéto, directrice du groupe B de l’Epp Fifadji, est satisfaite. « Les objectifs sont presque atteints avec cette deuxième année d’expérimentation de l’anglais dans les écoles, vu l’enthousiasme avec lequel les écoliers s’adaptent et apprécient le cours. Les écoliers sont en joie quand ils voient l’enseignant d’anglais », se réjouit-elle. « L’anglais intéresse les enfants ; les écoliers sont toujours joyeux quand l’heure du cours d’anglais sonne», renchérit Johanness Dadjo, directeur du groupe C. Il pense que si le programme continue jusqu’à la fin du cycle primaire, les élèves n’auront plus de difficultés d’expression au collège.
Ainsi, le train de l’initiation à la langue anglaise est en marche afin de former des apprenants capables de bien s’exprimer dans la langue.
Si l’initiative est bien appréciée, elle est toutefois confrontée à un problème de manque d’enseignants. En effet, chaque année, le recrutement se fait par vagues de 36 enseignants répartis dans 256 écoles béninoises à titre expérimental. Au total, cette année, on compte 72 expérimentateurs. À chaque instituteur, incombe la responsabilité de parcourir six écoles par jour pour donner aux apprenants le goût de la langue.
Pour Liamidi Amadou, enseignant expérimentateur et maître d’anglais, l’apprentissage n’est pas sans difficultés malgré l’engouement des apprenants. A ce sujet, il évoque des problèmes de prononciation de certains mots par les écoliers et de disponibilité de manuels d’apprentissage et le problème de suivi des apprenants par leurs parents à la maison. Face à ces difficultés, il dit apporter au quotidien des solutions pour que l’objectif recherché soit atteint.
Pour l’heure, les quarante minutes imparties s’égrènent et Liamidi retourne près de ces apprenants pour remplir sa mission, après dix minutes d’échanges avec notre équipe de reportage.