Le gouvernement du Bénin a fait de l’économie numérique un secteur prioritaire dans son Programme d’action. Au regard des grandes réalisations enregistrées et des défis futurs, le président Patrice Talon…

Numérique et digitalisation au Bénin: Les résultats qui confortent la création d’un ministère

Numérique et digitalisation au Bénin: Les résultats qui confortent la création d’un ministère

Le gouvernement du Bénin a fait de l’économie numérique un secteur prioritaire dans son Programme d’action. Au regard des grandes réalisations enregistrées et des défis futurs, le président Patrice Talon vient de dédier à ce secteur un département ministériel. Pour le diriger, il a renouvelé sa confiance à l’ancienne ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, sous l’impulsion de qui beaucoup de réformes et réalisations ont été effectives.

Fidèle à son ambition de faire du Bénin la plateforme des services numériques de l’Afrique de l’ouest d’ici 2021, le président  Patrice Talon vient de créer un ministère du Numérique et de la Digitalisation pour poursuivre les réformes et les grandes réalisations dans ce secteur. Les reformes menées dans le secteur de l’Économie numérique et des Technologies de l’information et de la communication depuis 2016 motivent ce choix. De l’assainissement du secteur à la réforme du mode de gouvernance à travers la création des organes clés  comme  le Conseil du Numérique (Cn) et l’Unité d’exécution du Conseil du Numérique (Uecn) qui coordonne la mise en œuvre multisectorielle des grandes initiatives et supervise les projets stratégiques, en passant par l’élaboration et l’adoption d’un Code du numérique qui apporte la sécurité juridique nécessaire aux entreprises, aux investisseurs et aux utilisateurs, beaucoup de mutations ont été opérées dans le secteur du numérique et des Tic.
Au nom de la bonne gouvernance et dans le but de clarifier le rôle et les responsabilités des acteurs, conformément aux exigences du Code du numérique, des agences gouvernementales ont été créées. Il s’agit de l’Agence pour le développement du Numérique (Adn) spécialisée dans le déploiement des infrastructures télécoms haut et très haut débit ainsi que le développement des usages numériques ; de l’Agence des Services et Systèmes d’Information (Assi) en charge principalement de la mise en œuvre du schéma directeur numérique de l’administration; de l’Agence nationale pour l’Identification des personnes (Anip), chargée de la gestion de l’identité numérique et biométrique des personnes physiques et de l’Agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (Anssi), chargée de la sécurité informatique et de la confiance numérique.
Dans le même ordre d’idées, le gouvernement s’est désengagé de la gestion directe d’entreprises de télécoms. Cette restructuration du secteur se manifeste par la liquidation des trois sociétés publiques : Libercom (mobile), Bénin Télécoms Services (Accès Internet et téléphonie fixe) et Benin Télécoms Infrastructures et la création de la Société béninoise d’Infrastructures numériques (Sbin), une société de droit privé à capitaux publics, qui va jouer le rôle d’opérateur d’infrastructures et pour laquelle la recherche d’un gestionnaire privé est lancée.

Quid du paysage des opérateurs Gsm ?

Le paysage des opérateurs privés n’est pas du reste, avec l’approbation des cahiers de charges types des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d’accès à internet (Fai), conformément à la loi n° 2017-20 du 20 avril 2018 portant Code du numérique en République du Bénin. Des licences d’établissement et d’exploitation de réseaux mobiles de télécommunications ont été attribuées aux sociétés Etisalat Bénin Sa et Spacetel Bénin Sa. Trois opérateurs mobiles, Bbcom, Glo Mobile et Libercom ayant perdu leur licence, le paysage des opérateurs mobiles est passé de cinq acteurs à deux. Ces réformes ont permis d’amorcer les différents projets phares de l’Économie numérique et des Tic que sont : le déploiement de l’Internet haut et très haut débit sur l’ensemble du territoire, la Transition vers la Télévision numérique terrestre (Tnt), la mise en œuvre de l’Administration intelligente (Smart Gouv), la généralisation de l’usage du e-commerce et du numérique dans le secteur de l’éducation et de la formation et la promotion et le développement de contenus numériques.

Une pléthore d’acquis

Avec les réformes et la dynamique insufflée au secteur de l’Economie numérique par Aurélie Adam Soulé Zoumarou, actuellement ministre de l’Economie numérique et de la Digitalisation, plusieurs réalisations ont abouti. Il s’agit du déploiement de plus de 2000 kilomètres de fibre optique (infrastructure backbone) touchant 47 communes sur les 77 communes à travers l’installation de point de présence (Pop) pour aider à la réduction de la fracture numérique ; la mise en place et opérationnalisation du e-visa ; l’installation d’un serveur de gestion des licences et la centralisation de la gouvernance des licences de tous les ministères à l’Assi; la réalisation du Schéma directeur national des Systèmes d’Information (Sdnsi) ; la mise en place des Points numériques communautaires HD/THD (points d’accès public à internet) dans 40 chefs-lieux de communes et l’installation des salles multimédia (24) connectées à internet et autonomes en énergie électrique dans les établissements d’enseignements primaire et secondaire (classe intelligente, bibliothèques numériques) ; La finalisation de la mise en place de la Télévision numérique terrestre (Tnt). A tout ceci, s’ajoutent quelques projets en cours de réalisation. Il s’agit de la mise en place d’une infrastructure à clé publique (Pki) dont la phase 1 destinée à la signature électronique de 350 000 cartes d’identité est déjà réalisée. La plateforme nationale d’interopérabilité et du portail national des services en ligne (e-services) qui va permettre aux citoyens, entreprises et administrations d’avoir un point d’entrée unique vers le catalogue de services de l’administration, fait partie des projets en phase de réalisation avancée.