Le président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou a présidé ce jeudi 11 novembre 2021 la rentrée judiciaire 2021-2022 placée sous le thème : « Justice et redevabilité ». C’était à la faveur d’une audience solennelle au siège de la Cour suprême à Porto-Novo et en présence de la Vice-Présidente de la République, Mariama Chabi Talata Zimé Yerima, des présidents des institutions de la République, des différentes entités de la maison judiciaire, des autorités politico-administratives de la ville de Porto-Novo, des sages et têtes couronnées de la même ville pour ne citer que ceux-là. Quatre moments forts ont meublé ladite audience solennelle de cette rentrée judiciaire. Il y a eu les observations du barreau national portées par la voix du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Prosper Ahounou, les réquisitions du Procureur général près la Cour suprême, Onésime Madodé, le discours du président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou et le discours de la Vice-Présidente de la République, Mariama Chabi Talata Zimé Yerima, représentant le Chef de l’Etat, Patrice Talon. Dans son intervention, le Bâtonnier Prosper Ahounou a salué la collaboration entre le barreau national et la Cour suprême en espérant qu’elle se renforce davantage. Pour lui, la redevabilité de la justice suppose que le Juge doit reconnaître la dignité aussi bien de l’Avocat que du justiciable, la justice étant rendue au nom du peuple. Mieux, il a dit que la justice doit être digne de confiance pour que le peuple lui fasse confiance afin de mieux comprendre et d’accepter les décisions de justice. Pour conclure, il a laissé entendre que la question de redevabilité requiert du Juge, l’indépendance, l’intégrité et l’impartialité. A la suite du Bâtonnier Prosper Ahounou, c’est le Procureur général Onésime Madodé qui a fait ses réquisitions. Pour sa part, la Vice-Présidente de la République, Mariama Chabi Talata Zimé Yérima, au nom du Chef de l’État, a rappelé les efforts du gouvernement pour la modernisation de la justice béninoise à travers les réformes judiciaires et la mise à disposition des moyens adéquats pour son bon fonctionnement.
Victor Dassi Adossou explique sa vision de la redevabilité de la justice
Avant de donner la parole à la Vice-Présidente, le président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou a délivré un discours qui a fait le tour d’horizon de l’actualité nationale sur plusieurs plans. D’ailleurs, fier des succès du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le président Victor Dassi Adossou a laissé entendre qu’ils inspirent le pouvoir judiciaire. Il a ensuite présenté le bilan de l’année judiciaire écoulée. A ce niveau, il a laissé entendre que 623 arrêts ont été rendus par l’institution dont 357 par la Chambre administrative et 269 par la Chambre judiciaire. Ensuite, il a promis que d’ici la fin de l’année, le rapport général de la rentrée judiciaire en question sera transmis au président de la République et au président de l’Assemblée. Aussi, a-t-il émis le vœu de la création d’une Chambre consultative pour examiner en un temps record les projets de lois transmis à la Cour suprême pour son avis motivé. Au sujet du thème retenu à savoir : « Justice et redevabilité », le président Victor Dassi Adossou a tenu son auditoire en haleine par un développement sur la base du constat qu’il a certainement eu à faire. « En haut de la première page de chaque arrêt rendu ici à la Cour suprême, l’on lit aisément ’’au nom du peuple béninois’’. Oui ! La justice est rendue au nom du peuple. Ainsi en a décidé le peuple souverain à travers les dispositions de l’article 126 alinéa 1er de la Constitution du 11 décembre 1990 modifiée par la loi n°2019-40 du 17 novembre 2019. En investissant la justice d’une légitimité, le peuple se met dans la posture d’exiger de ses animateurs, impartialité, intégrité, compétence, efficience et efficacité. L’indépendance n’est pas un privilège pour le juge, mais un devoir envers lui-même et envers le peuple. Si elle est une force, c’est au service de la justice elle-même et des justiciables qu’elle se déploie. La justice n’a donc pas vocation à fonctionner pour elle-même ou pour ses animateurs. Elle est un service public éminent. Elle ne saurait par conséquent être l’otage de qui que ce soit encore moins de ses animateurs. Parce qu’elle est rendue au nom du peuple, la justice ne saurait se soustraire aux exigences de recevabilité propres à toute démocratie ; exigences dont l’effectivité et l’efficacité ne peuvent cependant dépendre que des mécanismes appropriés pour lui d’affronter en toute indépendance sa mission de service public. Parler de redevabilité de la justice, c’est s’interroger sur la justice que l’on veut et la redevabilité qui lui est attachée… », a dit le président Victor Dassi Adossou