Un nouveau maire sera élu, ce mercredi, pour remplacer à la tête de la mairie de Bonou, Emmanuel Zounmènou destitué le 3 octobre dernier.
Le successeur de l’ex-maire de Bonou destitué, Emmanuel Zounmènou, sera connu, ce mercredi 18 octobre. Le préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy, a convoqué par arrêté, à cet effet, les neuf conseillers du conseil communal. Ils se réunissent ce matin pour désigner celui parmi eux qui va occuper le fauteuil de l’hôtel de ville vacant depuis le 3 octobre dernier suite à la destitution d’Emmanuel Zounmènou par huit voix pour, 00 contre et 00 abstention ; le maire évincé n’avait pas pris part au vote. Ainsi, les yeux étaient tournés vers le préfet de l’Ouémé depuis cette date du 3 octobre. Car conformément à la procédure, c’est à l’autorité de tutelle de constater par un arrêté la destitution du maire Emmanuel Zounmènou rétabli dans ses fonctions en août dernier par la Cour suprême qui a annulé l’acte du préfet qui l’avait suspendu de son poste. Le préfet disposait de quinze jours pour constater cette destitution. Une fois la destitution constatée, il a désigné le premier adjoint au maire Henri Tolégbè pour assurer l’intérim et gérer les affaires courantes. Ce qui est désormais chose faite. Les quinze jours prévus par les textes sur la décentralisation pour la gestion de l’intérim se sont écoulés hier. C’est donc conformément aux textes que l’élection du nouveau maire a été programmée pour ce mercredi par l’autorité préfectorale.
Sur le terrain, les tractations vont bon train. Un seul nom est cité. Il s’agit de Julien Affohounha, qui n’est personne d’autre que celui qu’Emmanuel Zounmènou a remplacé après son rétablissement par la Cour suprême en août dernier. Sauf revirement, Julien Affohounha devrait retrouver son fauteuil de maire à l’issue du vote.
Désormais, seul contre tous au sein du conseil communal, le maire évincé ne s’était pourtant pas avoué vaincu. Emmanuel Zounmènou traîne ses huit autres collègues devant la justice. Il a attaqué devant le Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo la motion de sa destitution. Il a demandé au juge de la déclarer nulle au motif que la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin visée par la motion n’aurait jamais été publiée au journal officiel. Et par conséquent, elle ne saurait lui être opposable. Mais il a été débouté par le juge. Non satisfait, le maire destitué interjette appel du jugement du tribunal. Le dossier est actuellement pendant devant la Cour d’appel de Cotonou. L’audience est prévue pour le jeudi 26 octobre prochain. C’est dire que la fin de la crise au sein du conseil communal de Bonou n’est pas pour demain.
Pour rappel, le processus de destitution d’Emmanuel Zounmènou a été déclenché, le lundi 28 août dernier, juste cinq jours après sa reprise de service. Non contents de sa reconduction par la haute juridiction, sept conseillers lui ont adressé par exploit d’huissier une correspondance dans laquelle ils demandent la convocation d’une session extraordinaire devant statuer sur un vote de défiance à son encontre. Les conseillers frondeurs réunis au sein du Collectif de la majorité absolue des conseillers communaux de Bonou évoquent comme griefs, entre autres, des actes de désaccord graves dans sa gestion et une crise de confiance au sein du conseil communal. Tout le processus a abouti à l’élection du nouveau maire. C’est donc un éternel recommencement à Bonou qui connaîtra son cinquième maire en deux ans du quinquennat en cours pour le compte de la troisième mandature de la décentralisation