Des vies arrachées dans la fleur de l’âge, des infirmités permanentes…Les établissements scolaires sont de plus en plus le théâtre de violences se traduisant par des châtiments corporels, des bagarres,…

Violences en milieu scolaire: Des mesures s’imposent pour arrêter la saignée

Violences en milieu scolaire: Des mesures s’imposent pour arrêter la saignée

Des vies arrachées dans la fleur de l’âge, des infirmités permanentes…Les établissements scolaires sont de plus en plus le théâtre de violences se traduisant par des châtiments corporels, des bagarres, des coups et blessures tournant parfois au drame. Il urge que des mesures soient prises pour arrêter la saignée.

« Œil pour œil, dent pour dent ». La loi du talion qui consiste en la réciprocité du crime et de la peine semble devenir la règle chez certains élèves et parfois des enseignants qui choisissent de punir les apprenants indisciplinés jusqu’au sang. Certes, ils ne prévoient pas toujours la survenance d’un drame lors des sévices corporels ou des bagarres entre camarades mais l’irréparable se produit parfois.
Le drame qui s’est produit au Collège d’enseignement général 1 de Bohicon, mercredi 11 décembre dernier,est encore vivace dans les esprits.Deux élèves en classe de 3e dont l’un muni d’un compas et l’autre d’une paire de ciseaux se sont poignardés et l’un meurt. Selon le récit des témoins du drame, tout serait parti d’une altercation liée à la formation de groupes de travail en classe. L’un deux aurait refusé catégoriquement que le second qualifié de trouble-fête fasse partie de son groupe et le lui dit sans complaisance. Ce dernier n’a pas digéré cette allégation de sa camarade et décide alors de lui régler les comptes à la sortie. La suite est douloureuse : l’un des élèves est passé de vie à trépas et la présumée meurtrière devra répondre de son forfait. Si elle est reconnue coupable et emprisonnée, ce seront deux vies gâchées, pourrait-on dire.
Une scène similaire s’était produite à Klouékanmè dans le département du Couffo, il y a quelques années. Au cours d’une bagarre, un élève perd un œil et devient handicapé visuel à vie. Et ce n’est pas tout.Les violences en milieu scolaire continuent d’être enregistrées dans les établissements et appellent à des mesures idoines pour éviter le pire.

Châtiments corporels

Les châtiments corporels sont encore légion en milieu scolairemalgré les nombreuses sensibilisations.Les revers souvent dramatiques sur les apprenants ont conduit les autorités à proscrire définitivement cette forme de punition.
En novembre 2018, le ministre de l’Enseignement secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Mahougnon Kakpo, a rappelé cette disposition aux enseignants, tout en précisant que d’autres moyens de punition existent et qu’il faut plutôt y avoir recours. Et pourtant, certains enseignants continuent de faire usage des sévices corporels avec tous les risques que cela comporte. C’est ainsi qu’en février dernier, une élève s’est retrouvée handicapée motrice pour avoir subi des sévices de la part d’un directeur dans un collège d’enseignement général d’Adjarra dans le département de l’Ouémé. Selon les témoins, la jeune élève, après avoir reçu des fessées, est tombée en syncope et ne s’est retrouvée que plus tard à l’hôpital où elle a été transportée d’urgence.Depuis cet incident, elle est contrainte de se déplacer avec une béquille.
Ces cas de violences en milieu scolaire appellent à des actions hardies pour en finir avec. Il est important que chaque acteur joue convenablement sa partition pour que le secteur éducatif en soit épargné. Les responsables d’établissements doivent redoubler de vigilance pour endiguer toutes velléités des apprenants et des enseignants pouvant tourner au drame.Il faut restaurer et dynamiser le système de professeur principal dans les collèges pour permettre à ceux-ci d’apporter des solutions aux différends entre apprenants. Aujourd’hui, l’affichage ou la vulgarisation du règlement intérieur semble faire défaut dans les établissements. Sinon, tout élève sait le risque qu’il court en se bagarrant à l’école avec son camarade. Les têtus et les récalcitrants encourent des sanctions allant jusqu’au renvoi définitif de l’établissement. Il faut alors que ce système revienne ou soit dynamisé pour restaurer la camaraderie.
Le gouvernement doit aussi multiplier les séances de sensibilisation à l’endroit des apprenants et des enseignants pour une prise de conscience collective. Les Ong doivent continuer à sensibiliser aux méfaits du châtiment corporel et des autres formes de violences en milieu scolaire. Sans oublier la responsabilité des parents qui ont une grande part à jouer dans l’éducation des enfants.Il y va de l’intérêt du pays pour préserver la jeunesse qui constitue le fer de lance de son développement.

Par Babylas ATINKPAHOUN (Stag)