Au cours du Conseil des ministres du mercredi 27 juin 2018, les membres du gouvernement ont pris connaissance des résultats de la mission d’investigation envoyée au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). Eu égard aux dysfonctionnements relevés, des sanctions administratives et des poursuites judiciaires ont été demandées à l’encontre des fautifs.
Après le détournement des vivres alloués aux cantines scolaires qui a emporté des directeurs d’établissements, c’est le vol des moustiquaires qui fera relever de leurs fonctions certains cadres du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). En effet, une mission d’investigation a été dépêchée au sein de cette structure chargée d’assurer la lutte contre le paludisme. Au terme des enquêtes, plusieurs irrégularités et insuffisances ont été relevées. Outre l’inefficacité du dispositif d’audit et de contrôle interne, des actes de mauvaise gestion financière et comptable et des actes de détournement de moustiquaires par des agents ont été notés. Cette situation est la preuve d’un autre cas de prévarication des ressources de l’Etat au détriment des populations bénéficiaires. Prenant connaissance du rapport déposé par la mission d’investigation, le Conseil des ministres a décidé que des sanctions administratives soient infligées au Coordonnateur et au Coordonnateur adjoint du Programme.
Par ailleurs, le conseil a aussi demandé la mise en œuvre des recommandations issues du rapport dont le remboursement contre quittance, dans le compte approprié du Programme, de la somme de huit millions quatre mille (8.004.000) FCfa relative aux tickets-valeurs sortis par l’assistant régisseur et gestionnaire du stock sans aucune autorisation. Les présumés coupables auront à justifier la somme de cinquante- six millions cinq cent quarante mille (56.540.000) FCfa décaissée pour la location de magasins et le convoyage de moustiquaires, des arrondissements vers les villages, alors que l’activité n’a pas été réalisée. Il sera procédé aussi à la mutation, en liaison avec la Direction de l’administration et des finances du Ministère, des agents de l’Etat qui ont une ancienneté supérieure ou égale à cinq ans au sein du Pnlp.
Egalement, les agents indélicats doivent rembourser, sous le contrôle des Directeurs départementaux de la Santé, en liaison avec les Médecins coordonnateurs de zone concernés, les sommes représentant le coût des moustiquaires manquantes. A travers ces décisions, la lutte contre la corruption et l’impunité est vécue sous le régime du président Patrice Talon et se poursuit toujours. Mieux, on ne se contente pas de lever les lièvres, mais ils sont rendus publics, punis avec comme objectif la récupération des deniers publics détournés. Il faudra que le chef de l’Etat continue sur cette lancée en rendant gorge à tous les coupables de détournement ou de dilapidation des ressources de l’Etat.
Abdourhamane Touré